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Lagardère : pourquoi Vivendi est entré au capital ?
 
Pourquoi ? L'entrée surprise de Vivendi au capital de Lagardère suscite de nombreuses interrogations ce matin même si de récente rumeurs faisant état d'une montée au tour de table de Vincent Bolloré aux cotés de Marc Ladreit de Lacharrière, en réaction à l'offensive musclée du fonds britannique Amber Capital. Vivendi, qui a donc acquis 10,6% de la société désormais recentrée sur l'édition et le 'travel retail', évoque un placement financier à long terme "témoignant de la confiance de Vivendi dans les perspectives de ce groupe français, fort de positions de leadership international dans ses principaux métiers et qui traverse, comme beaucoup d'autres, une période difficile".

En entrant un peu plus dans le sujet, cette opération est tout sauf anecdotique. En principe, Arnaud Lagardère est inamovible en raison de la structure en commandite de l'entreprise. Mais il est très fragilisé avec les attaques d'Amber (qui réclame un renouvellement complet du Conseil), son lourd endettement personnel et aujourd'hui l'épisode du coronavirus qui plombe l'activité de 'travel retail'.

Pour Bryan Garnier, trois explications potentielles peuvent se trouver derrière le mouvement de Vivendi. La plus simple verrait le groupe contrôlé par l'homme d'affaires breton réaliser une belle plus-value. Le prix d'entrée moyen de Vivendi est inconnu, mais le titre Lagardère a plus que doublé depuis la mi-mars, et affiche désormais une prime spéculative liée à la bataille entre les divers protagonistes. Il est donc probable que Vivendi ait déjà réalisé un bénéfice sur cette acquisition.

Une seconde hypothèse verrait Vivendi être en mesure d'acquérir des actifs de Lagardère dans le cadre d'un éventuel démantèlement du groupe. Vivendi pourrait notamment être intéressé par les salles de spectacle (Bataclan, Casino de Paris... synergies avec UMG), mais aussi par Lagardere Studios (synergies avec Banijay/Zodiak/Endemol Shine, StudioCanal), ou encore par les activités de Hachette même si cela soulèverait des problèmes de concurrence avec Editis.

Enfin, l'analyste estime que cette opération pourrait servir à préparer le terrain en vue de la prise de contrôle future du groupe si Arnaud Lagardère venait à en sortir. Toutefois, une éventuelle mainmise de Vivendi soulèverait donc des problèmes de concurrence sur les activités d'édition. De plus, si le rachat de l'activité "travel retail" permettrait une plus grande diversification du groupe de médias et de divertissement, il devrait se traduire par une décote encore plus importante sur le titre Vivendi.
 
Boursier 22/04 (10:51)

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