Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      

Marseille horrifiée après l'assassinat d'un 2e frère d'un écologiste engagé contre le narcobanditisme

| AFP | 458 | 5 par 1 internautes
Cette capture vidéo, réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'images de l'AFP datées du 7 juillet 2024, montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci
Cette capture vidéo, réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'images de l'AFP datées du 7 juillet 2024, montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci ( Jeremy MARTIN, Maxime CONCHON / AFP )

"Point de bascule effrayant": Marseille est vendredi sous le choc après le meurtre d'un deuxième frère d'Amine Kessaci, militant écologiste de 22 ans engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, le parquet n'excluant pas l'hypothèse d'un assassinat d'avertissement.

Amine Kessaci "souhaite pour le moment garder le silence", insistent les Ecologistes.

Jeudi, aux alentours de 14H30, Mehdi, son petit frère de 20 ans et qui voulait devenir policier, a été abattu près d'une salle de concert par deux personnes à moto, activement recherchées.

En 2020, cette famille de six enfants a déjà été endeuillée par l'assassinat de Brahim, 22 ans, dont le corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

L'enquête ne fait que débuter mais seule certitude: Mehdi est une "victime innocente", selon une source proche de l'enquête, inconnue des services de police et de justice, selon le parquet.

Ce drame relance le débat sur la dangereuse lutte contre le narcobanditisme dans la deuxième ville de France.

Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, près du lieu où la police a abattu un homme soupçonné d'avoir poignardé cinq personnes dans le centre de Marseille, le 2 septembre 2025
Le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, près du lieu où la police a abattu un homme soupçonné d'avoir poignardé cinq personnes dans le centre de Marseille, le 2 septembre 2025 ( Christophe SIMON / AFP/Archives )

Le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone n'exclut pas l'hypothèse d'un assassinat d'avertissement visant à atteindre Amine Kessaci, qui était sous protection policière depuis quelques semaines.

"Si tel devait être le cas, on aurait franchi une étape supplémentaire. Ça rappelle un certain nombre de périodes terribles connues dans notre pays, où vous allez assassiner des gens, simplement parce qu'ils sont membres d'une famille avec laquelle vous avez des problèmes", a-t-il estimé sur Franceinfo.

"Si l'hypothèse d'un assassinat d'avertissement, destiné à décourager Amine de son engagement contre le narcotrafic qui gangrène notre ville, était confirmée, nous serions devant un changement de dimension absolument terrifiant", s'est inquiété le maire divers-gauche Benoît Payan dans une déclaration à l'AFP.

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin parle lui sur X d'"un point de bascule effrayant".

Le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, qui s'est entretenu avec M. Payan et la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, assure "suivre évidemment de très très près cette affaire, en lien avec la préfecture et les services de police sur place", selon son entourage.

"On a peur"

Le militant écologiste Amine Kessaci pose à Marseille le 27 mai 2024
Le militant écologiste Amine Kessaci pose à Marseille le 27 mai 2024 ( Nicolas TUCAT / AFP/Archives )

Concernant Amine Kessaci -(qui en 2024 a manqué de peu d'être élu député face à une candidate Rassemblement national) sa protection a été déclenchée après des menaces identifiées par la police, selon une source proche de l'enquête. Dans un contexte particulier: la parution à la rentrée de son livre "Marseille, essuie tes larmes", longue lettre adressée à son grand frère Brahim, qui n'avait pas le même père que lui, et la perspective du procès attendu en 2026 des assassins présumés de Brahim et de deux autres hommes tués avec lui.

Ce fait-divers fut à l'époque un électrochoc et les autorités ont commencé à partir de là à parler d'une forme de cartélisation comparable à ce qu'il se passe en Amérique du Sud.

Vendredi, une cagnotte a été lancée par l'association Conscience qu'il a créée pour soutenir la famille. Cette structure veut justement oeuvrer pour aider les proches de victimes de narchomicides.

A Frais Vallon, le quartier où ils ont grandi, rare sont les habitants à oser parler. A voix basse, Fatima (prénom d'emprunt), confie qu'elle les connaît bien, ils ont habité à quelques portes de chez elle.

"Des gamins gentils. Mehdi et puis son frère là, le grand qui passait à la télé... Ça fait beaucoup de peine", souffle-t-elle, avant de s'engouffrer dans son hall d'immeuble, craignant d'être vue par les jeunes attroupés en bas des tours.

"On s'en prend à une famille pour museler la parole, ça va refroidir pas mal de monde", a réagi auprès de l'AFP Karima Méziène, avocate de familles de victimes et qui a elle-même perdu son frère dans un règlement de comptes.

"Toutes les mamans sont dans un état catastrophique", confie Atika Sadani, dont la nièce est morte dans un règlement de comptes. Elle était d'ailleurs en route avec d'autres pour aller réconforter la famille. "Jusqu'à présent on essayait de convaincre les mamans de parler aux médias, mais maintenant on fait quoi ? On a peur."

A Marseille, avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, puis les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle.

"Là, la personne intimidée ne participe pas au trafic. Au contraire", souligne le criminologue Jean-Baptiste Perrier. "Il y a un risque de glissement. Il faut aussi le remettre dans le contexte des menaces qui ont pesé sur les directeurs d'établissement pénitentiaires, des magistrats."

tgg-jp-we-las-mca/san/gvy

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
1 avis
Note moyenne : 5
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 20/11/2025

Gérald Darmanin (c) et Laurent Nuñez (d), à Marseille le 20 novembre 2025 ( Clement MAHOUDEAU / AFP )Une semaine après l'assassinat de Mehdi Kessaci, les ministres de la Justice et de…

Publié le 18/11/2025

Le président Emmanuel Macron à l'Elysée, le 17 novembre 2025 à Paris ( Sarah Meyssonnier / POOL/AFP )Emmanuel Macron a demandé mardi "d'amplifier" la lutte contre le narcotrafic lors d'une…

Publié le 18/11/2025

Le président américain Donald Trump reçu par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Ryad, le 13 mai 2025 ( Brendan Smialowski / AFP/Archives )Donald Trump reçoit mardi en grande…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 20/11/2025

La Bourse de Paris a terminé en très légère baisse, dans un marché prudent à quelques heures de la publication très attendue des résultats du géant américain des puces électroniques pour…

Publié le 20/11/2025

Votre rendez-vous quotidien avec les petites et moyennes capitalisations ! Chaque jour, retrouvez l’analyse d’Eric Lewin sur les valeurs Small & Mid Caps du moment qui font l’actualité.

Publié le 20/11/2025

Les marchés européens ont terminé dans le vert galvanisés par les bons résultats de Nvidia au troisième trimestre. Les investisseurs ont pris connaissance cet après-midi du rapport mitigé sur…

Publié le 20/11/2025

Eiffage a remporté un second contrat pour la construction des infrastructures du circuit urbain de Madrid en Espagne. Le montant de ce marché s’élève à 68 millions d’euros. Eiffage…