L’Europe plie avec, aux États-Unis, les taxes douanières et des chiffres sur l'emploi décevants

Les places européennes ont nettement reculé ce vendredi, pénalisées par la nouvelle offensive tarifaire de Donald Trump, des données décevantes sur l’emploi américain en juillet et des résultats d’entreprises mitigés. Le dollar et les taux longs se sont franchement affaissés. Le CAC 40 qui a progressé de 1,38 % en juillet a enchaîné une deuxième forte baisse consécutive et cède 2,91 %, à 7 546,16 points, portant son repli sur la semaine à 3,68 %. De son côté, l’Eurostoxx a cédé 2,70 % à 5176,22 points. À Wall Street, les indices évoluent aussi dans le rouge. Le Dow Jones perd 1,39% vers 17h40.
Le président américain, Donald Trump, a signé hier soir des décrets imposant une hausse des droits de douane pour plusieurs dizaines de pays. Ces surtaxes sont comprises entre 10 et 41%. Le Japon, la Corée du Sud et l'Europe ont déjà trouvé un accord.
Les nouvelles surtaxes imposées sur les produits en provenance de dizaines de partenaires commerciaux des États-Unis prendront effet le 7 août et et non le 1ᵉʳ août comme prévu au départ. Une décision prise pour permettre aux douanes de s'organiser pour la collecte, a indiqué un responsable de la Maison Blanche à la presse.
Dans certains cas, les droits de douane pour certains pays augmenteront jusqu'à 41%, et des droits de douane spéciaux pour certains secteurs (produits pharmaceutiques, semi-conducteurs, etc.) seront annoncés dans les semaines à venir.
Certains pays seront particulièrement touchés, comme le Canada, avec 35 % pour les marchandises non couvertes par l'accord USMCA. La Suisse sera également soumise à 39 % et l'Afrique du Sud à 30 %. La Norvège, en revanche, semble s'en être relativement bien sortie avec 15 %, tout comme la plupart des pays asiatiques.
Trump augmente donc la pression sur les pays pour qu'ils concluent un accord. Sur son réseau social Truth, le locataire de la Maison Blanche a déclaré que " les droits de douane rendent les États-Unis "grands et riches" à nouveau.
Selon les estimations de Société Générale, la nouvelle série de droits de douane réciproques a relevé le taux tarifaire moyen effectif des États-Unis d'environ 2 points de pourcentage, le faisant passer de 18 % la veille à 20 %, soit un niveau légèrement inférieur à celui annoncé lors du " jour de la Libération " .
L'emploi inquiète
Selon le rapport mensuel sur l'emploi, les États-Unis ont créé 73 000 postes en juillet, contre un consensus de 106 000. En outre, les chiffres pour juin et mai ont été révisés de 147 000 à 14 000 et de 144 000 à 19 000. Le taux de chômage est ressorti à 4,2%, à comparer avec un consensus de 4,2% et 4,1% en juin. Les salaires ont progressé de 3,9% en rythme annuel en juillet après une hausse de 3,7% en juin. Les économistes anticipaient en moyenne une augmentation de 3,8%.
La Fed résiste face à Trump
L'autre temps fort de cette semaine a été la décision de politique monétaire de la Fed. Mercredi, la banque centrale américaine a, sans surprise, laissé ses taux inchangés dans une fourchette comprise entre 4,25 et 4,50%, face aux pressions du président américain qui plaide pour un abaissement des taux. La Fed n'a pas touché à ses taux directeurs depuis décembre dernier.
" Deux gouverneurs ont voté contre cette décision. C'est la première fois en 30 ans que deux membres du Conseil des gouverneurs expriment leur désaccord sur une décision du Comité fédéral de l'open market ", fait savoir Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro Investment Solutions.
" M. Powell a évité autant que possible de donner des indications sur la politique monétaire et n'a fait aucune allusion à une baisse en septembre, malgré la présence d'une meilleure visibilité après la conclusion de l'accord commercial entre les États-Unis et l'Union Européenne " précise le spécialiste.
En outre, ce vendredi, les résultats des entreprises publiés hier et ce matin ont aussi impacté négativement les marchés. Plus fort repli du CAC 40, TP a chuté au lendemain de ses résultats semestriels décevants s'accompagnant de prévisions pessimistes concernant sa croissance annuelle.
Les résultats semestriels d'Axa, Saint-Gobain Vivendi, Viridien ont été aussi mal accueillis.
source : AOF
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