Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      

Lilia Hassaine (France Inter): avec les écrivains, "j'écoute une langue"

| AFP | 242 | Aucun vote sur cette news
La romancière et journaliste Lilia Hassaine, le 30 décembre 2021 à Paris
La romancière et journaliste Lilia Hassaine, le 30 décembre 2021 à Paris ( JOEL SAGET / AFP/Archives )

La romancière Lilia Hassaine, renouvelée par France Inter pour une deuxième saison de son émission littéraire Etcetera, dit croire au pouvoir de la voix pour donner envie de lire.

Cette émission, qui a pris depuis septembre la case horaire d'une autre qui s'arrêtait, La Librairie francophone, le samedi à 14 heures, a fait progresser d'un quart l'audience sur cette tranche, selon la radio publique.

Q: Une heure pour parler de littérature chaque semaine, avec des auteurs parfois mal connus, à l'heure où tout doit aller si vite pour vendre, n'est-ce pas anachronique?

R: Non, et on essaie d'y faire attention. Je mets parfois à l'antenne des auteurs connus et moins connus, comme Pierre Assouline et Audrée Wilhelmy. Les gens viennent écouter l'un, et découvrent l'autre. Il y a des écrivains qu'on a entendus quatre fois à la radio, et j'ai envie de dire: allez réécouter si vous les aimez, vous saurez de quoi parle leur livre. Donc mon idée, quand ils sont déjà connus, est de poser peu de questions. J'aime bien leur faire lire des extraits, qu'ils choisissent. Et souvent, quand j'écoute une langue, que c'est beau, que ça me parle, que c'est intéressant, j'ai plus envie de lire un écrivain qu'après 20 minutes d'interview.

Q: Quand, en tant qu'autrice, vous allez voir de jeunes lecteurs, comme ceux qui viennent de vous attribuer le prix littéraire des lycéens et apprentis de la Région Sud PACA, pour "Panorama", comment leur donnez-vous le goût de la lecture?

R: Le fait de rencontrer les auteurs, d'aborder certaines thématiques avec eux, notamment la question des écrans, parce qu'ils sont très angoissés par ça, aide beaucoup justement. J'ai constaté que mon roman, que je prenais pour un livre de boomers, les faisait parler. Les filles voient les mecs regarder des vidéos masculinistes, elles ont peur pour leur poids quand elles voient les influenceuses... Et elles découvrent que dans un livre il y a plus de nuances que sur Instagram. Je suis un peu critique là-dessus, ce qui a permis des débats en classe. Le cours magistral, aujourd'hui, ils ne peuvent plus supporter. Et tout roman offre un espace au débat, parce qu'il est sujet à interprétation.

Q: Comment, aujourd'hui, comme romancière, attrape-t-on l'attention face à la concurrence du numérique?

R: Difficile de répondre à cette question, parce qu'on n'est pas forcément là pour satisfaire. J'ai l'impression qu'au contraire, en n'essayant pas de séduire les lecteurs, on a plus de chances d'y arriver. En essayant de faire ce qui nous ressemble. Chacun de mes romans correspond à des émotions que j'ai ressenties à une période de ma vie. Une angoisse liée à l'époque, dans "Panorama". Cela peut faire écho à celle d'autres personnes.

Q: Vous êtes marraine d'une opération de la Fondation Vinci Autoroutes pour distribuer des livres gratuitement sur la route des vacances. Quels ont été vos critères pour choisir de bons livres pour l'été?

R: Ce sont des livres que j'ai lus assez facilement. Je me souviens d'"Une année studieuse", d'Anne Wiazemsky, qui raconte sa rencontre avec Jean-Luc Godard. C'est un récit que je n'ai pas lâché. C'était l'été, j'avais besoin de me détendre, et cet univers du cinéma des années 60 m'a fait rêver. J'ai mis aussi "L'Adversaire", d'Emmanuel Carrère, livre que je recommande à des amis qui me disent qu'ils ne lisent pas beaucoup. Peut-être qu'après, ils vont lire tout Emmanuel Carrère. Les livres sont des déclencheurs.

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
0 avis
Note moyenne : 0
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 03/06/2025

L'animateur Pascal Praud à Paris, le 13 octobre 2021 ( Alain JOCARD / AFP/Archives )Pascal Praud reprendra à partir du 25 août la case 16h-18h sur Europe 1 pour remplacer son titulaire actuel,…

À LIRE AUSSI SUR BOURSE DIRECT
Publié le 03/06/2025

L’activité manufacturière en Chine s’est contractée en mai pour la première fois en huit mois, selon l’indice PMI Caixin/S&P Global, tombé à 48,3 contre 50,4 en avril. Cette baisse,…

Publié le 03/06/2025

En mai, le CAC 40 augmente de +2,1 %, pour clôturer à 7 751,89 points. Dans son sillage, le CAC Mid & Small gagne +3,9 %, et se situe désormais à 13 721,61 points. Sur…

Publié le 03/06/2025

La Bourse de Paris a mis fin à une série de cinq replis consécutifs, qui lui avaient fait perdre 1,16 %. Cette série baissière, inédite depuis la fin septembre 2023, est principalement liée à…

Publié le 03/06/2025

La société Global Bioenergies a indiqué que malgré ses efforts, elle n’avait pas réussi à trouver des investisseurs stratégiques pour financer la poursuite de son activité. Au 3 juin 2025,…