SNCF: un dimanche quasi normal dans les gares malgré la grève

Le weekend prolongé du 8 mai n'aura finalement pas été gâché: malgré la grève annoncée de longue date des contrôleurs SNCF, le trafic SNCF est quasi normal dimanche dans les gares françaises, avec plus de neuf TGV sur dix en circulation.
En ce dernier jour de ce qui était annoncé initialement comme une "semaine noire" pour les voyageurs ayant prévu de circuler en train, sur les écrans de la gare Lille Flandres, tous les trains étaient annoncés à l'heure et aucun n'apparait comme "annulé", a constaté un journaliste de l'AFP.
Même chose du coté des gares parisiennes, à l'exception d'un train de 13h44 pour Bordeaux supprimé à Montparnasse et de trois retards de plus d'une heure à Austerlitz liés à des travaux ou des problèmes matériels.
A l'instar de Charlotte, Alexandra et Aude, trois quadragénaires lilloises venues raccompagner à leur train des amis originaires du Bugey près de Lyon, les voyageurs étaient calmes et plutôt soulagés.
"On appréhendait qu'ils ne puissent pas venir", raconte Aude, juriste de profession. "On était stressés à l'aller mais tout s'est bien passé", renchérit l'une de ses amies avant de passer le portique pour prendre son TGV.
Le syndicat SUD-Rail et un collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) avait appelé à la grève les 9, 10 et 11 mai pour réclamer une augmentation de leur prime de travail et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d'après eux.
Samedi, un porte-parole de la direction de la communication du groupe SNCF avait annoncé que le trafic serait "peu perturbé".
"Les Transilien (trains de banlieue parisiens), les (trains régionaux) TER et Intercités ont circulé normalement et le trafic était normal à 96% sur les TGV samedi. Nous prévoyons la même chose dimanche".
La mobilisation des grévistes, "très forte" samedi, devrait "un peu baisser dimanche", avait prédit le syndicat Sud-Rail.
"Samedi, on était au-delà des 60% de grévistes chez les contrôleurs de TGV, avec des pointes dans le sud-est à plus de 66%. Et on est environ à 50% sur les TER", avait détaillé à l'AFP Fabien Villedieu, de Sud-Rail.
En dépit de cette mobilisation, le groupe public avait assuré que tous les voyageurs pourraient "voyager le jour prévu vers leur destination".
Nouvelle mobilisation en juin

La plupart des trains ont pu rouler grâce au déploiement de volontaires, cadres dans l'entreprise, qui ont reçu des formations spéciales d'une journée pour remplacer les contrôleurs grévistes dans les trains.
"La direction à fait appel à des contrôleurs réservistes qui sont payés 50 euros de l'heure, ça gueule forcément du côté des titulaires", a déclaré un agent SNCF dimanche en gare de Lille. Pour lui, la grève a été "complétement brisée. C'est dommage, mais tant mieux pour les usagers", a-t-il ajouté.
Pour Sud-Rail, ce recours aux volontaires ne suffit toutefois pas à expliquer les faibles perturbations du trafic: "La SNCF a cherché à invisibiliser la grève, en imposant un plan de transport dégradé, avec des unités simples de TGV de 500 personnes au lieu des doubles trains habituels pendant les périodes d'affluence, qui nécessitent plus de contrôleurs", selon Fabien Villedieu.
Début mai, le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet avait indiqué à l'AFP avoir "déjà des milliers de réservations en moins pour ce pont du 8-mai" en anticipation de la grève.
Affirmant avoir "donné toute sa chance au dialogue social" avec "plus de 35 réunions", il s'est engagé à "donner de la lisibilité sur les repos hebdomadaires des chefs de bord TGV, à six mois et non plus à trois mois", mais a exclu une augmentation de la rémunération.
Sud-Rail devrait faire le point "en début de semaine prochaine" sur la suite éventuelle à donner au mouvement.
La CGT-Cheminots, première organisation syndicale à la SNCF qui avait aussi lancé un appel à la grève en début de semaine ayant provoqué quelques perturbation notamment sur les lignes régionales, a déjà prévu une poursuite de la mobilisation: elle a lancé un nouvel appel à la grève le 4 juin pour les conducteurs, le 5 juin pour toutes les catégories de cheminots, avec des revendications portant sur les salaires ou l'amélioration des conditions de travail, et le 11 juin pour les contrôleurs.
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