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Très réchauffantes, les émissions de méthane liées à l'énergie se maintiennent à des niveaux records

| AFP | 210 | Aucun vote sur cette news
Mobilisation de membres du collectif de défense de l'environnement Extinction Rebellion pour demander la fin des émissions de méthane dans l'atmosphère, lors du Jour de la Terre le 22 avril 2024 à Washington
Mobilisation de membres du collectif de défense de l'environnement Extinction Rebellion pour demander la fin des émissions de méthane dans l'atmosphère, lors du Jour de la Terre le 22 avril 2024 à Washington ( Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives )

Les émissions de méthane liées au secteur des énergies fossiles sont restées en 2024 à des niveaux proches des records historiques, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) publié mercredi, qui alerte sur une hausse de rejets massifs issus d'installations pétrogazières pour ce gaz à effet de serre très puissant.

En 2024, la production record du secteur de l'industrie fossile (gaz, pétrole, charbon) a été responsable du rejet dans l'atmosphère de plus de 120 millions de tonnes de méthane, proche du record atteint en 2019, selon la nouvelle édition de ce "Global Methane Tracker".

Le méthane, deuxième gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel qui s'échappe des gazoducs, des vaches ou des déchets.

Environ 580 millions de tonnes de méthane sont rejetées chaque année, dont 60% attribuables à l'activité humaine - avec l'agriculture en tête suivie de l'énergie - et près d'un tiers aux zones humides naturelles.

Au pouvoir bien plus réchauffant que le CO2, le méthane est responsable d'environ 30% du réchauffement planétaire depuis la révolution industrielle. Mais ayant une durée de vie plus courte, il constitue de ce fait "la meilleure option dont nous disposons pour réduire le réchauffement (climatique) à court terme", a déclaré Tim Gould, économiste en chef de l'AIE, à la presse.

Dans le secteur fossile, les fuites de méthane se produisent lors d'opérations de dégazage ou de torchage sur des installations pétrogazières mais aussi dans les gazoducs ou le transport maritime de gaz liquéfié. Selon l'AIE, 70% de ces émissions pourraient être évitées et à moindre coût - le gaz capturé pouvant être revendu, par exemple pour générer de l'électricité. Cependant, les actions entreprises sont "en deçà des ambitions", a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'agence.

Des sites "super-émetteurs"

La Chine est le plus grand émetteur mondial de méthane lié à l'énergie, principalement issu de son secteur charbonnier. Suivent ensuite les Etats-Unis et la Russie.

Les chiffres de l'AIE sont basés sur des données mesurées, par opposition aux émissions déclarées, parfois obsolètes ou estimées à partir des informations du secteur énergétique. Résultat, l'estimation de l'AIE est environ 80% plus élevée que le total déclaré par les pays aux Nations unies.

Vue aérienne de véhicules transférant du charbon dans un port à Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, le 20 avril 2025
Vue aérienne de véhicules transférant du charbon dans un port à Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, le 20 avril 2025 ( STR / AFP/Archives )

Mais "la transparence s'améliore" grâce à plus de 25 satellites qui traquent depuis l'espace les "plumes" de méthane s'échappant des installations pétrogazières, mais aussi des déchetteries, élevages intensifs, rizières...

L'un d'eux, l'Européen Sentinel 5P, qui ne détecte que les fuites les plus importantes, a observé que les "événements de super-émissions de méthane" dans les installations pétrogazières ont atteint un niveau record en 2024. Des fuites massives repérées partout dans le monde, mais particulièrement aux Etats-Unis, au Turkménistan et en Russie.

Pour la première fois, l'AIE inclut dans son bilan les émissions de méthane des puits de pétrole et de gaz abandonnés et des mines de charbon: ensemble, ils constitueraient le "quatrième plus grand émetteur mondial de méthane issu des combustibles fossiles", contribuant pour quelque 8 millions de tonnes en 2024.

S'attaquer aux émissions de méthane d'origine énergétique ralentirait considérablement le réchauffement climatique, évitant ainsi une hausse d'environ 0,1°C des températures mondiales d'ici 2050. Soit "un impact considérable, comparable à l'élimination d'un seul coup" de tout le CO2 de l'industrie lourde mondiale, indique le rapport.

Des entreprises et des pays ont pris des engagements en matière de réduction des rejets de méthane, mais seuls environ 5% de la production de pétro-gazière répond aujourd'hui à "une norme d'émissions de méthane proches de zéro".

Le groupe de réflexion Ember a estimé mercredi que l'industrie fossile devait réduire ses émissions de méthane de 75% d'ici 2030 si le monde veut se mettre sur la voie de la neutralité carbone en 2050.

Or, le méthane du charbon "est toujours ignoré", a déploré Sabina Assan, analyste chez Ember. "Il existe aujourd'hui des technologies rentables" et faciles "à mettre en œuvre pour lutter contre le méthane", dit-elle. "Nous ne pouvons plus laisser les mines de charbon s'en tirer à bon compte".

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