Les perspectives pour l’économie et les marchés financiers en 2024 ?
Toutes les prévisions sont toujours conditionnelles à certaines hypothèses. En conséquence, nous présenterons les trois scénarios qui nous semblent les plus probables pour cette nouvelle année, en nous rappelant bien que nombre d’imprévus peuvent bien sûr survenir.
Le point central est lié à l’occurrence d’une récession aux Etats-Unis.
- L’ensemble des modèles prévisionnistes basés sur des règles empiriques et des comportements doivent-ils être écartés alors qu’ils continuent de prévoir une récession pour ces prochains mois ?
- Les particularités de ce cycle vont-elles invalider l’ensemble des indicateurs économiques habituellement fiables ?
- Est-ce que le ralentissement de l'économie et la baisse de l'inflation ces derniers mois sont le présage d’un atterrissage en douceur pour 2024, ou sommes-nous simplement sur le chemin habituel d’une récession, à un stade intermédiaire, le ralentissement précédant la contraction de l’activité ?
1er Cas : Récession de faible ampleur
Nous allons entrer dans une récession de faible ampleur. La politique monétaire a mis du temps à peser sur l’économie, ce qui explique en partie sa résistance jusqu’ici. Les entreprises vont finir par réduire leur masse salariale pour préserver leurs marges, ce qui affaiblira la consommation. Dans ce cas, nous devrions assister à une baisse, sans doute limitée, des profits des entreprises, des indices boursiers, des taux d’intérêts, ainsi qu’à une remontée du chômage. Nous évaluons la probabilité associée à ce scénario de 40%.
2e Cas : Atterrissage en douceur
L’atterrissage en douceur, c’est-à-dire une économie atone mais sans réelle contraction est bien sûr l’objectif des grandes banques centrales. Il s’agit de faire baisser l’inflation sans dommages pour l’emploi. Cet objectif est rarement atteint. Il ne l’a jamais été après une telle hausse des taux. Toutefois, le ralentissement de l’inflation est tel que l’on se prend à caresser l’espoir d’atteindre cette fois ce Graal. L’inflation poursuivrait rapidement son déclin vers les 2% ou moins, l’emploi serait à peu près stable et les profits des entreprises toujours solides. Il s’agirait là d’un environnement assez favorable pour les marchés financiers, même si les niveaux de valorisation se sont récemment tendus. C’est clairement le scénario joué par les marchés fin 2023, avec en perspective un nouveau cycle de croissance pour 2025. Nous attribuons une probabilité de 40% à ce scénario.
3e Cas : Inflation supérieure aux objectifs des banques centrales
L’inflation actuellement en train de baisser demeurerait supérieure aux objectifs des banquiers centraux, devenus trop optimistes, probablement du fait de hausses des salaires ou d’un nouveau choc sur les matières premières. Pour l’instant, l’inflation des services demeure élevée (4% environ). Cela induirait une nouvelle phase de durcissement des politiques monétaires un peu partout dans le monde, avec une hausse sensible des taux d’intérêt et une baisse de tous les actifs à longue duration (obligations de long terme, actions à multiples élevés, immobilier…). A terme, le durcissement monétaire provoquerait une récession rendue finalement nécessaire pour maîtriser l’inflation. Ce dernier scénario ressemble à ce qui s’était produit au début des années 70, et c’est le moins bon pour les investisseurs. Il nous semble aussi être le moins probable (20% de chance selon nous), compte-tenu des derniers chiffres de l’évolution des prix à la production et de l’absence d’une boucle prix/salaires.
4. Notre stratégie d'investissement
Dans ce contexte, une approche prudente et diversifiée est recommandée. Les obligations en euros de haute qualité (investment grade) semblent être un premier axe d’investissement à considérer, les rendements étant toujours intéressants, même s’ils viennent de baisser ces dernières semaines. En ce qui concerne les actions, une position neutre est conseillée, avec une attention particulière portée aux marchés à valorisation modérée ou décotée, tels que la Grande-Bretagne et les pays émergents. Les valeurs moyennes, à la peine depuis plusieurs années, peuvent également constituer un thème d’investissement intéressant pour jouer une reprise économique. Il est également pertinent de considérer les secteurs technologiques qui présentent des perspectives de croissance élevée, mais dont malheureusement les multiples de valorisation sont maintenant très hauts. Une approche prenant en compte la cherté de ces valeurs sera dont recherchée.
Nous proposerons ainsi une approche équilibrée privilégiant les fondamentaux avec un horizon d’investissement le plus long possible pour que le temps devienne notre allié et les aléas des opportunités. Les fonds seront choisis en fonction de la capacité de leurs gérants à générer de la performance sur le cycle dans l’univers qui leur est propre. Certains fonds seront choisis pour leur flexibilité et leur niveau de diversification, c’est-à-dire leur capacité à réduire ou augmenter leur risque en fonction de l’environnement, afin d’apporter une certaine stabilité à notre portefeuille.
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