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COP30: sans les indigènes, "pas d'avenir pour l'humanité", avertit une ministre brésilienne

| AFP | 320 | Aucun vote sur cette news
La ministre des Peuples indigènes du Brésil, Sonia Guajajara, à la COP30 à Belém, le 7 novembre 2025
La ministre des Peuples indigènes du Brésil, Sonia Guajajara, à la COP30 à Belém, le 7 novembre 2025 ( Pablo PORCIUNCULA / AFP )

La ministre des Peuples indigènes du Brésil, Sonia Guajajara, espère que les autochtones pourront jouer les premiers rôles à la COP30 à Belem, en Amazonie, qui débute lundi: sans eux, "il n'y a pas d'avenir pour l'humanité", dit-elle à l'AFP.

Membre de l'ethnie Guajajara-Tenetehara, née dans une réserve indigène de l’État du Maranhao (nord-est), elle est la première à occuper ce portefeuille créé par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à son retour au pouvoir pour un troisième mandat, en 2023.

A la veille de la conférence climat de l'ONU à Belem, Mme Guajajara, 51 ans, prévoit "la meilleure COP en termes de participation indigène", tout en dénonçant le "racisme" dont souffrent les autochtones.

Elle déplore par ailleurs que son gouvernement n'ait pas pu homologuer davantage de réserves indigènes. Selon elle, ce mouvement a été freiné par une loi approuvée par le Parlement brésilien, à majorité conservatrice, qui restreint la reconnaissance des terres revenant de droit aux autochtones.

Le plus grand pays d'Amérique latine compte 1,7 million d'indigènes, répartis en 391 ethnies parlant 295 langues, sur plus de 200 millions d'habitants.

QUESTION: Pensez-vous que le fait que la COP ait lieu pour la première fois en Amazonie contribuera à mieux faire connaître les peuples indigènes?

RÉPONSE: "Il y a une grande ignorance, un racisme très présent dans la société en général concernant les peuples autochtones. La COP peut contribuer de manière significative à une meilleure compréhension du rôle joué par les peuples autochtones dans l'équilibre climatique.

La présence d'autochtones, que ce soit sur un territoire délimité ou non, garantit une eau propre, une biodiversité protégée, une alimentation sans produits chimiques, des forêts préservées.

Et l'humanité a besoin de tout cela pour continuer à exister. C'est pourquoi nous disons que sans les peuples indigènes, sans leurs voix, il n'y a pas d'avenir pour l'humanité."

Q: Comment avez-vous vu évoluer la représentation des peuples autochtones dans les discussions sur le climat?

R: "Une COP en Amazonie doit prendre en compte les voix des peuples indigènes, des communautés traditionnelles, de toutes les personnes qui ont toujours eu beaucoup de mal à se rendre sur les lieux où se déroule la conférence.

En 2009, lorsque j'ai participé à ma première COP, la COP15, à Copenhague, il y avait un ou deux indigènes présents, mais ils ne participaient pas activement. Nous avons travaillé pour promouvoir cette inclusion et augmenter cette représentation. Depuis, il y a eu une évolution énorme.

Nous sommes encore loin de vraiment jouer les premiers rôles, mais j'ai trouvé le sommet (de dirigeants mondiaux qui a précédé la COP30) encourageant. Les dirigeants qui se sont prononcés ont évoqué l'importance d'inclure les peuples indigènes, de leur attribuer des financements et de garantir la protection de leurs territoires."

"Gardiens de la forêt"

Q: Quel est l'impact du changement climatique sur les peuples autochtones?

R: "Il se fait sentir de diverses manières, avec de grandes inondations, de grandes sécheresses, qui affectent directement notre quotidien.

Nous sommes reconnus comme les gardiens et gardiennes de la forêt, de l'environnement, de la biodiversité, mais, du fait de notre mode de vie, nous souffrons en premier de l'impact des changements climatiques, et c'est nous qui en souffrons le plus.

En cas de sécheresse, quand le niveau des rivières baisse, cela provoque une insécurité alimentaire, car les poissons meurent. Et les enfants ne peuvent pas aller à l'école, car le transport fluvial est compromis."

Q: Certains leaders indigènes reprochent au gouvernement Lula de ne pas aller assez vite dans l'homologation de nouvelles réserves: que répondez-vous à ces critiques?

R: "Il est clair que nous ne sommes pas satisfaits du rythme de l'homologation des terres indigènes, car ce gouvernement s'est engagé à les faire avancer.

Mais nous faisons face aujourd'hui à un obstacle légal connu de tous, une loi qui a malheureusement été approuvée par le Parlement. Elle existe, on ne peut pas l'ignorer, car si on le fait, on risque d'être hors la loi.

Des décrets d'homologation de réserves signés en décembre dernier par le président Lula ont déjà fait l'objet de recours à la Cour suprême.

Nous cherchons des moyens de débloquer ce processus, mais bien que le rythme soit lent, nous avons homologué en trois ans 16 réserves indigènes, davantage que lors des 10 années précédant le début du troisième mandat de Lula."

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