L'Ukraine subit une attaque record de drones, Trump juge Poutine "complètement fou"

L'Ukraine a subi une attaque impliquant le nombre record de 355 drones dans la nuit de dimanche à lundi, après un week-end de frappes massives au cours duquel Donald Trump a accusé Vladimir Poutine d'être "complètement fou".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé lundi "le sentiment d'impunité" de la Russie, qui envahit depuis trois ans son pays et occupe 20% de son territoire.
Il a exhorté les Occidentaux à renforcer leurs sanctions afin de "priver" Moscou des ressources pour continuer la guerre.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a lui annoncé qu'il n'y avait "plus de limites de portée pour les armes qui ont été livrées à l'Ukraine" par Berlin, Washington, Londres et Paris.

Cela signifierait que l'Ukraine serait libre de frapper des cibles sur le territoire russe, une question qui a longtemps fait l'objet de désaccords entre Kiev et ses alliés.
Ces derniers craignaient qu'une levée des limites de portée ne provoque des représailles de Moscou.
Les déclarations de Friedrich Merz ont toutefois semé la confusion, et leurs conséquences n'étaient pas claires dans l'immédiat.
Il n'a par exemple pas précisé à quel moment chaque pays, y compris le sien, avait décidé ces changements. Or, des restrictions de portée avaient déjà été levées ces derniers mois, notamment fin 2024 par Joe Biden, alors président américain.
Le nouveau chef du gouvernement allemand n'a pas non plus dit si ces propos auraient ou non une incidence sur les armes livrées à l'avenir par Berlin à l'Ukraine, en particulier concernant les missiles de longue portée Taurus.
Malgré les questions en suspens, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a immédiatement dénoncé une décision "assez dangereuse".
"Surcharge émotionnelle"
Dimanche, le président américain Donald Trump a durci le ton contre Vladimir Poutine, dont il a cherché à se rapprocher ces derniers mois.
"J'ai toujours eu de très bonnes relations avec (le président) russe Vladimir Poutine mais quelque chose lui est arrivé. Il est devenu complètement FOU !", a écrit M. Trump sur le réseau social Truth Social.
Il est en revanche resté évasif sur toute action concrète visant la Russie, répondant simplement dimanche soir "absolument" à une question sur la possibilité d'aggraver les sanctions américaines.
Donald Trump veut une fin rapide de la guerre entre Kiev et Moscou. Mais, malgré son optimisme affiché encore le 19 mai après une conversation téléphonique avec son homologue russe, les bombardements se sont intensifiés avec 13 morts côté ukrainien dimanche matin.

Le Kremlin a répondu lundi en attribuant les propos du président américain à une "surcharge émotionnelle".
"Le président Poutine fait ce qu'il faut pour assurer la sécurité de la Russie", a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, au cours de son briefing quotidien, notant les "efforts" de l'administration Trump qui ont poussé les belligérants à se rencontrer à Istanbul à la mi-mai.
"C'est un moment important, qui s'accompagne d'une surcharge émotionnelle pour tout le monde et de réactions émotionnelles", a estimé M. Peskov.
Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a quant à lui espéré que la "colère" de Donald Trump qui a, selon lui, réalisé que Vladimir Poutine lui avait "menti", se "traduise en actes" et dit vouloir qu'une "date butoir" soit fixée à la Russie pour un cessez-le-feu.
Défense aérienne en difficulté

L'armée russe a intensifié ces derniers jours ses bombardements aériens des villes ukrainiennes, mettant à dure épreuve la défense antiaérienne de ce pays qui commence, selon des médias occidentaux, à manquer sérieusement de moyens pour repousser ces frappes.
L'attaque effectuée dans la nuit de dimanche à lundi a impliqué 355 drones, un "record" depuis le début de l'invasion, et neuf missiles de croisière, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.
Une source militaire ukrainienne a néanmoins indiqué à l'AFP qu'il n'y avait pour l'heure "pas de raison de paniquer" et que l'Ukraine se protégeait des frappes russes "tant bien que mal".
Mais "pour maintenir notre défense, nous avons besoin de livraisons d'armes occidentales", a-t-elle dit, citant en priorité les missiles Patriot de fabrication américaine.
Lundi, les neuf missiles et 233 drones ont été abattus, 55 autres ont été victimes d'un brouillage ou sont tombés sans faire de dégâts, a assuré l'armée de l'air.
Aucun mort n'a été signalé alors que, la veille, au moins 13 civils, dont trois enfants de la même famille, avaient péri dans une attaque combinée russe ayant impliqué 69 missiles et 298 drones, selon Kiev.
Un jour plus tôt, la Russie avait lancé 250 drones et 14 missiles sur son voisin ukrainien.
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