P. Diddy acquitté de trafic sexuel et association de malfaiteurs

Le magnat du hip-hop P. Diddy a été acquitté mercredi de trafic sexuel et d'association de malfaiteurs, les accusations les plus importantes portées contre lui, mais reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution à l'issue d'un procès hypermédiatisé à New York.
Ce verdict clôt des semaines de débats, lors desquels des témoignages parfois difficiles à entendre et des plaidoiries musclées se sont succédé, P. Diddy étant accusé d'avoir forcé des femmes à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués.
Sean Combs, de son vrai nom, a finalement été reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution, ce qui implique le déplacement d'une personne d'un Etat à un autre selon le droit américain et pourrait lui valoir au total jusqu'à 20 ans de prison.
Mais il a été acquitté dans un même temps par les 12 jurés des principaux chefs d'accusation, notamment de trafic sexuel et d'association de malfaiteurs, un crime passible de la prison à vie.
Et après le verdict, il a joint ses mains comme s'il priait en direction du juge et du jury, dans un signe de remerciement et de soulagement.
Les avocats de P. Diddy, écroué depuis des mois dans un prison de Brooklyn, doivent soumettre plus tard en journée une demande de libération conditionnelle et se sont engagés à remettre son passeport et à déposer une caution d'un million de dollars.
Mais "il est clair que le défendeur pose un danger (...). Il est possible qu'il tente de fuir la justice. Il ne respecte pas les lois", a rétorqué la procureure Maurene Comey, disant que Sean Combs méritait une "longue" peine d'emprisonnement.
Agé aujourd'hui de 55 ans, P. Diddy était accusé d'avoir forcé des femmes - dont sa petite amie de 2007 à 2018, la chanteuse Cassie, et une ancienne compagne plus récente ayant témoigné sous le pseudonyme de "Jane" - à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués pendant qu'il se masturbait ou filmait. Et aussi d'avoir mis en place un réseau criminel, dont il était à la tête, pour organiser ces marathons nommés "freak-offs".
"Changement attendu"

En 2023, son ex-compagne Cassie a porté plainte contre lui au civil pour un viol remontant à 2018, et l'a accusé d'avoir eu un "comportement violent" et "déviant" durant une décennie, comme des relations sexuelles forcées avec des hommes prostitués. Si l'affaire se règle en 24 heures, "à l'amiable", selon un accord confidentiel, elle donne lieu à d'autres plaintes, ayant mené à ce procès pénal au tribunal de Manhattan.
"En témoignant de son expérience, Cassie a laissé une empreinte indélébile sur l'industrie du divertissement et sur la lutte pour la justice" et a fait preuve d'un "courage exemplaire" et d'une "force incontestable", a dit son avocat Douglas H. Wigdor dans une déclaration transmise à l'AFP.
"Cette affaire a toutefois prouvé qu'un changement est attendu depuis longtemps. Nous allons continuer à nous battre pour les survivantes" de crimes sexuels, a-t-il ajouté.
"Traduire en justice les (auteurs) de crimes sexuels exige que les victimes courageuses se manifestent et racontent leurs histoires déchirantes. Nous et nos partenaires des forces de l'ordre reconnaissons les difficultés endurées par les victimes (...)", a commenté le procureur de Manhattan Jay Clayton, dont l'équipe menait l'accusation contre P. Diddy.

Durant le procès, les avocats de P. Diddy avaient tout fait pour discréditer les témoins à charge, dont Cassie, pour tenter de montrer que leur client avait un style de vie "polyamoureux" qui ne tombe pas sous le coup du droit pénal.
Cassie et Jane ont admis que leur relation respective impliquait de l'amour, mais qu'elles étaient dans le même temps soumises à des menaces liées à leur réputation, à leur situation financière et à leur intégrité physique.
Les jurés ont visionné des enregistrements de ces marathons sexuels, de même que l'enregistrement de caméras de surveillance d'un hôtel de Los Angeles montrant le magnat du hip-hop traînant au sol Cassie et la rouant de coups.
"Il (P. Diddy) avait tellement dépassé les limites qu'il ne pouvait même plus les voir", avait déclaré une procureure, Maurene Comey, disant que le rappeur se sentait "intouchable". "Mais l'accusé n'est pas Dieu", avait-elle dit au jury, en espérant, sans succès, une condamnation pour tous les chefs d'accusation.
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