A Paris, Pierre-Yves Bournazel prêt à bousculer le jeu municipal
Après deux échecs dans la course à la mairie de Paris, Pierre-Yves Bournazel, 48 ans, proche d'Edouard Philippe et conseiller de Paris depuis 2008, se sent pousser des ailes en vue des municipales de mars, alors qu'il devrait décrocher mardi soir l'investiture du parti Renaissance.
"Ma candidature, c’est quelque chose de réfléchi depuis quinze ans, c'est quelque chose qui vient de loin", déclarait-il récemment à l'AFP.
Battu en 2013 lors de la primaire de la droite, l'homme s'était de nouveau aligné en 2020, avant de se rallier au candidat macroniste Benjamin Griveaux, puis à Agnès Buzyn.
Le quadragénaire entend profiter d'une image plutôt consensuelle, se percevant comme un "challenger" entre une majorité "à bout de souffle, en place depuis un quart de siècle", et Rachida Dati, la maire du 7e arrondissement investie par LR, "une candidature de la revanche et de la régression".
Né dans le Cantal d'un père assureur et d'une mère assistante comptable, Pierre-Yves Bournazel revendique l'héritage d'un grand-père engagé sur le front en 1940, qui lui a transmis sa "méfiance des extrêmes".
Après une enfance à Tulle (Corrèze), il poursuit ses études à Sciences Po Toulouse puis fait ses armes en politique aux côtés de Françoise de Panafieu, candidate UMP à la mairie de Paris.
Un temps conseiller presse de Rachida Dati, ce partisan d'Alain Juppé est élu conseiller de Paris dans le 18e arrondissement en 2008, fonction qu'il occupe toujours depuis.
Elu conseiller régional sur la liste de Valérie Pécresse en 2010, puis député LR en 2017, il rejoint rapidement "Agir", soutien d'Emmanuel Macron, puis le parti Horizons d'Edouard Philippe en 2021.
Interrogé par l'AFP sur son poulain, l'ex-Premier ministre vante "un enracinement qui a beaucoup à voir avec l’école chiraquienne et une modernité des aspirations économiques et sociales".
"C’est un dur qui a l’air gentil", confie encore le maire du Havre, louant ses capacités à "ne rien lâcher" et à "rassembler à droite et (...) un peu à gauche aussi".
"Elu implanté"
"Pierre-Yves laboure le terrain, il connaît Paris comme sa poche", saluait en juin Agnès Buzyn. "C'est quelqu'un qui vit, qui pense, qui respire Paris", confirme Florence Berthout, maire Horizons du Ve arrondissement.
A gauche, Ian Brossat, candidat PCF à la mairie de Paris, reconnaît un "élu implanté qui a mené sa barque avec sérieux depuis une quinzaine d'années".
"Il profite aussi, sans doute, du fait que Dati est devenue infréquentable aux yeux d'une partie de la droite parisienne", poursuit le sénateur, une allusion à ses démêlés judiciaires.
La ministre de la Culture sera jugée en septembre 2026 pour corruption et trafic d'influence, soupçonnée d'avoir indûment perçu 900.000 euros entre 2010 et 2012 d'une filiale de l'alliance Renault-Nissan.
"Rachida est candidate pour Dati. Moi je suis candidat pour Paris (...). Nous n'avons pas le même rapport à la vérité", taclait Bournazel en juin.
Signe d'un possible alignement des planètes, un sondage interne à Renaissance réalisé en août le donnaît à 14% des suffrages au premier tour s'il était soutenu par les marcheurs, contre 21% pour Rachida Dati, en baisse d'environ dix points par rapport à un précédent sondage en juin.
Si Renaissance se déchire toujours sur le choix de son candidat, l'investiture de Bournazel pourrait clore les débats et le propulser dans la course.
Mais certains en doutent. "J'adore Pierre-Yves (...) Simplement ce n'est pas un candidat à la mairie de Paris, c’est un candidat à la mairie du 18e", confiait encore en mai un député macroniste, doutant de ses capacités à mener une bataille qu'il compare à une "semi-présidentielle"."
L'intéressé préfère quant à lui se présenter comme un "écologiste convaincu", rappelant par ailleurs sa position en faveur de la PMA pour les couples de femmes et les femmes célibataires et en faveur du mariage homosexuel. Parmi ses priorités, il entend lutter "contre le bétonnage de la ville" et contre "le gaspillage des deniers publics", avec un plan d'économies d'un milliard d'euros sur six ans.
■
Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote