Commission audiovisuel public: le président suspend les convocations pour ramener l'apaisement
Le président de la commission d'enquête parlementaire sur l'audiovisuel public, Jérémie Patrier-Leitus, a indiqué mardi à l'AFP avoir suspendu l'envoi des convocations aux auditions après une multiplication d'incidents, dans l'attente d'une réunion le 6 janvier destinée à retrouver un "cadre digne, sérieux et respectueux".
"Il ne s'agit pas d'une suspension de la commission ou de ses travaux, qui reprendront. Mais nous avions fixé des règles et celles-ci ne sont pas toujours respectées", a déclaré le député Horizons, confirmant une information du Monde.
Les travaux de la commission, créée à la demande de l'UDR, parti allié du RN qui prône la privatisation du service public de l'audiovisuel, se déroulent depuis leur lancement, fin novembre, dans un climat tendu.
Ainsi la présidente de Radio France Sibyle Veil a déploré, dans un courrier aux membres de la commission, les "déformations publiques" de ses propos tenus en audition, en visant des publications sur X de son rapporteur, le député UDR Charles Alloncle.
Le président de la commission a lui rappelé à plusieurs reprises qu'elle ne devait pas se transformer en "procès" de l'audiovisuel public.
La semaine dernière, lors des auditions des journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen, plusieurs élus de gauche avaient réclamé d'"arrêter (le) spectacle", dénonçant une "tentative d'humiliation" de la part de l'extrême droite. Les deux journalistes ont été au centre des critiques après la diffusion d'une vidéo enregistrée à leur insu où ils sont au restaurant avec des cadres du Parti socialiste. Dans cette vidéo, Thomas Legrand dit: "nous, on fait ce qu'il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi".
"J'ai convoqué une réunion du bureau le mardi 6 janvier à 16H00 à laquelle le rapporteur, les membres du bureau et un représentant par groupe politique participeront", a indiqué dans un communiqué Jérémie Patrier-Leitus, précisant que les convocations reprendraient ensuite.
"Il faut un socle minimal de règles partagé par tous pour que ces travaux se déroulent dans un cadre digne, sérieux et respectueux", a-t-il ajouté à l'AFP.
Pour sa part, Patrick Cohen a envoyé aux députés membres de la commission une lettre dans laquelle il déplore qu'un "certain nombre de (ses) déclarations" aient "été travesties, déformées ou commentées de façon malveillante" par M. Alloncle.
Dans ce courrier dévoilé mardi par Le Figaro, dont le journaliste a confirmé l'authenticité à l'AFP, il pointe des posts du rapporteur sur le réseau social X et un entretien que ce dernier a accordé au média en ligne "Les Incorrectibles".
"Je déplore vivement avoir dû défendre mon impartialité et ma rigueur face à des accusations qui en étaient si dépourvues", conclut Patrick Cohen dans sa lettre, en émettant "un doute sur l'utilité de (son) audition et la sincérité de la démarche entreprise".
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