Pour Yaël Braun-Pivet, "on ne peut exclure d'emblée toute hausse d'impôts"

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), estime mercredi dans un entretien aux Echos qu'"on ne peut faire l'impasse sur les recettes et exclure d'emblée toute hausse d'impôts" pour le budget 2026.
"Faire cet effort (pour trouver 40 milliards d'euros) uniquement par des économies sur les dépenses publiques n'est pas réaliste. Cela ne correspond pas à l'objectif d'équité qui doit être le nôtre. On ne peut pas faire l'impasse sur les recettes et exclure d'emblée toute hausse d'impôts", fait valoir l'élue des Yvelines, selon qui "il faut privilégier les mesures qui ont le moins d'impact possible sur la croissance".
Mme Braun-Pivet se dit par ailleurs "favorable au principe d'une année blanche", qui pourrait même, "en fonction de l'évolution de l'inflation (...) être envisagée au-delà de 2026".
"Le périmètre devra, selon moi, être assez large pour avoir un véritable impact en termes d'économies: désindexation de l'impôt sur le revenu, du barème de la CSG (contribution sociale généralisée, ndlr) sur les retraites, des pensions", ajoute-t-elle, en plaidant pour "épargner les plus fragiles".
Elle estime en revanche que "les retraités les plus aisés pourraient davantage être mis à contribution", en rappelant son souhait de supprimer "l'abattement fiscal de 10% sur les pensions, qui ne pénalise pas les petites retraites", une mesure qui pourrait rapporter 4 milliards d'euros par an.
"Une alternative pourrait être d'aligner le taux le plus élevé de CSG sur celui des salariés", ajoute-t-elle.
La présidente de la chambre basse considère en outre "nécessaire" de "se pencher sur la taxation des +super héritages+", notant que "0,1% des héritiers reçoivent des montants supérieurs à 13 millions d'euros et ne paient en moyenne que 10% des droits de succession".
A propos de la TVA sociale, Mme Braun-Pivet se dit "partagée", n'y voyant un intérêt que "si cette hausse de TVA se répercute à 100% sur une baisse du coût du travail".
Concernant les collectivités locales, elle estime "possible d'agir sur la masse salariale, qui a fortement augmenté ces dernières années". Et elle en appelle, "au-delà de 2026" à des "réformes structurelles" pour réduire le "coût du mille-feuille territorial" en clarifiant les compétences.
Elle souhaite à cette fin que "députés et sénateurs se réunissent sur le sujet pour aboutir à une initiative parlementaire consensuelle avant la fin de l'année à partir des propositions existantes".
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