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En Syrie, la sécheresse menace la récolte de blé

| AFP | 277 | Aucun vote sur cette news
Des ouvriers ratissent le blé acheté par les autorités kurdes alors qu'il est déchargé dans un silo à Qamishli, le 12 juin 2025 en Syrie
Des ouvriers ratissent le blé acheté par les autorités kurdes alors qu'il est déchargé dans un silo à Qamishli, le 12 juin 2025 en Syrie ( Delil SOULEIMAN / AFP )

Face à une sécheresse sans précédent qui menace plus de 16 millions de Syriens d'insécurité alimentaire selon l'ONU, les autorités syriennes et l'administration autonome kurde se disputent l'achat d'une mauvaise récolte de blé cette année.

"Le pays n'a pas connu de conditions climatiques aussi défavorables depuis 60 ans", affirme à l'AFP Haya Abou Assaf, assistante du représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en Syrie.

Selon elle, quelque "75% des zones cultivées" en Syrie ont été affectées, dont "environ 2,5 millions d'hectares de blé touchés par les conditions climatiques sévères".

"Le déficit dans la production de blé va atteindre entre 2,5 et 2,7 millions de tonnes, ce qui place 16,3 millions de personnes en danger d'insécurité alimentaire en Syrie cette année", avertit la responsable onusienne.

Du blé acheté par les autorités kurdes est déchargé dans un silo à Qamishli, le 12 juin 2025 en Syrie
Du blé acheté par les autorités kurdes est déchargé dans un silo à Qamishli, le 12 juin 2025 en Syrie ( Delil SOULEIMAN / AFP )

Avant le début de la guerre civile en 2011, la Syrie était autosuffisante en blé, la production atteignant en moyenne 4,1 millions de tonnes par an.

Mais avec l'extension des violences, la production a drastiquement diminué.

Le pouvoir de Bachar al-Assad, renversé en décembre par une coalition islamiste, importait notamment du blé de Russie, son allié.

Les nouvelles autorités islamistes, qui l'ont renversé en décembre, tentent de diversifier les sources et ont reçu en janvier 500 tonnes de farine de blé d'Ukraine, en conflit armé avec Moscou.

Compétition

Pour encourager les agriculteurs à livrer leurs récoltes, le ministère de l'Économie a fixé mercredi le prix d'achat de la tonne de blé entre 290 et 320 dollars, selon la qualité, ajoutant une prime incitative de 130 dollars, sur décision du président par intérim Ahmad al-Chareh.

Du blé acheté par les autorités kurdes dans un silo à Qamishli, le 12 juin 2025 en Syrie
Du blé acheté par les autorités kurdes dans un silo à Qamishli, le 12 juin 2025 en Syrie ( Delil SOULEIMAN / AFP )

Dans le nord-est de la Syrie, l'administration autonome kurde, qui contrôle de vastes étendues de terres fertiles, a fixé le prix de la tonne de blé à 420 dollars, qui comprend une prime incitative de 70 dollars.

L'an dernier, le pouvoir de Bachar al-Assad achetait la tonne à 350 dollars, contre 310 dollars dans les zones kurdes.

L'administration kurde est en négociation avec le pouvoir central pour mettre en oeuvre un accord signé en mars, visant à intégrer à l'Etat syrien les institutions sous son contrôle.

Le ministère syrien de l'Agriculture prévoit qu'entre 300.000 et 350.000 tonnes soient récoltées dans les zones sous son contrôle cette année.

"L'autosuffisance n'est pas atteinte, mais (..) nous oeuvrons à assurer la sécurité alimentaire en important du blé de l'extérieur", a souligné le directeur de l'Organisation générale des céréales, Hasan Othman à la télévision syrienne.

"La pauvreté et la faim"

Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), en 2024, la production nationale de blé ne couvrait que 65% des besoins du pays.

En février dernier, le PNUD estimait que neuf Syriens sur 10 vivaient dans la pauvreté et faisaient face à l'insécurité alimentaire.

A Amouda, dans les zones contrôlées par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, Jamshid Hassou inspecte son champ de 200 hectares, frottant les épis entre ses mains.

Vue aérienne montrant de champs agricoles à la périphérie de Qamishli, dans le nord-est de la Syrie, le 3 juin 2025
Vue aérienne montrant de champs agricoles à la périphérie de Qamishli, dans le nord-est de la Syrie, le 3 juin 2025 ( Delil SOULEIMAN / AFP/Archives )

"Nous avons fait beaucoup d'efforts pour cultiver du blé irrigué en raison du faible niveau des précipitations" dit cet homme de 65 ans selon lequel la production a diminué de moitié.

Selon la responsable de la FAO, en raison d'un court hiver et de pluies moins abondantes, les niveaux d'eau ont connu "une baisse très importante par rapport aux années précédentes, ce qui est très inquiétant".

"Nos indicateurs montrent qu'environ 95% du blé en culture pluviale a été endommagé et affecté, tandis que le blé irrigué devrait produire 30 à 40% de moins que la moyenne", explique Haya Abou Assaf.

Jamshid Hassou, qui travaille comme agriculteur depuis quatre décennies, a été contraint de pomper à une profondeur de plus de 160 mètres pour atteindre les eaux souterraines afin d'irriguer son champ.

"Sans soutien, nous abandonnerons l'agriculture et ne pourrons pas continuer", prévient-t-il. "Les gens souffriront de la pauvreté et de la faim".

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