Un rappeur du trio nord-irlandais Kneecap comparaît à Londres, accusé de soutien au Hezbollah

Le rappeur Mo Chara du trio nord-irlandais Kneecap, accusé d'avoir arboré un drapeau du mouvement Hezbollah lors d'un concert, a comparu mercredi à Londres pour "infraction terroriste", soutenu par des centaines de supporters massés devant le tribunal.
Liam Og O Hannaidh -- son vrai nom en gaélique -- a été inculpé le 21 mai pour s'être couvert d'un drapeau du mouvement islamiste libanais pro-iranien, classé terroriste au Royaume-Uni, pendant un concert du groupe à Londres le 21 novembre 2024. Il lui est également reproché d'avoir crié "Allez le Hamas ! Allez le Hezbollah !".
Mi-juin, lors d'une première audience, les avocats du rappeur avaient affirmé que son inculpation avait eu lieu hors du délai légal de six mois. L'affaire avait été reportée à la fin août et ce point doit être examiné mercredi durant l'audience qui a commencé en milieu de matinée.
Le groupe a toujours nié tout soutien au Hezbollah, dénonçant une décision "politique".
Des centaines de supporters s'étaient rassemblés devant le tribunal de Westminster mercredi matin. "Libérez la Palestine", ont-ils scandé, en brandissant des drapeaux palestiniens et irlandais ou des pancartes appelant à "Libérer Mo Chara".
Mo Chara est arrivé dans la cohue, son visage en partie couvert d'un keffieh palestinien et accompagné d'un autre membre du groupe, Moglai Bap.
Mary Hobbs, 31 ans, est venue de Belfast pour soutenir le rappeur. "Les accusations sont absurdes", a-t-elle lancé, qualifiant le système judiciaire de "défaillant".
Provocateurs
Provocateurs audacieux pour leurs fans, extrémistes dangereux pour leurs détracteurs, les membres du groupe ont attiré l'attention médiatique et politique ces derniers mois au Royaume-Uni.
En cause: des déclarations virulentes contre Israël et la guerre dans la bande de Gaza. Cette guerre a été déclenchée après l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
L'offensive israélienne a fait 62.064 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Malgré des appels pressants d'élus conservateurs à déprogrammer Kneecap du prestigieux festival de Glastonbury fin juin, il a pu s'y produire, persistant dans ses critiques contre Israël.
Kneecap s'est toutefois vu interdit d'entrer en Hongrie fin juillet, où il devait donner un concert.
Il doit monter sur scène dimanche au festival de Rock en Seine, à Saint-Cloud, en banlieue de Paris.
Lors de l'audience mi-juin, le procureur Michael Bisgrove a assuré que "cette affaire ne porte pas sur le soutien de M. O'Hanna au peuple palestinien, ni sur ses critiques à l'égard d'Israël".
Le trio nord-irlandais a accédé à la notoriété en 2024 avec son album "Fine Art" et un docu-fiction survolté, "Kneecap". Primé notamment au festival du film de Sundance, aux Etats-Unis, ce film est sorti en France en juin. Fondé en 2017, Kneecap défend la réunification de l'Irlande et considère sa langue comme un cri "anticolonialiste" face à la puissance britannique.
Le nom du groupe (kneecap veut dire rotule en anglais) vient de la pratique des groupes paramilitaires qui tiraient sur leurs victimes au niveau des genoux pendant le conflit nord-irlandais.
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