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Budget de la Sécu: Édouard Philippe, le trouble-fête

| AFP | 346 | Aucun vote sur cette news
Le président du parti Horizons, Edouard Philippe, le 10 octobre 2025 à Paris
Le président du parti Horizons, Edouard Philippe, le 10 octobre 2025 à Paris ( Ludovic MARIN / AFP/Archives )

L'intransigeance d’Édouard Philippe va-t-elle faire trébucher Sébastien Lecornu ? En refusant d'avaliser le budget de la Sécurité sociale, le président d'Horizons concentre les critiques au sein du "socle commun", de plus en plus sceptique sur sa stratégie vers l’Élysée.

Lundi soir, sur LCI, l'ancien Premier ministre a indiqué qu'il recommanderait aux députés Horizons de s'abstenir sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui contient notamment la suspension de la réforme des retraites.

Ce texte "n'est pas satisfaisant" mais "je ne suis pas partisan du chaos, je ne propose pas de voter contre. Je n'ai jamais voulu que le gouvernement de Sébastien Lecornu tombe", a ajouté M. Philippe.

Déjà incertain, le vote de l'Assemblée mardi soir vire au couperet pour Sébastien Lecornu, qui campe sur son abandon du 49.3. "Guère optimiste", une ministre craint des "effets en cascade" de la position d'Horizons au sein des autres groupes.

Au sein du parti philippiste, le poids de la responsabilité se fait sentir. "On décidera mardi entre le vote contre ou l'abstention, mais on ne souhaite pas que le budget échoue", a expliqué au Monde le président de la Commission des Affaires sociales, Frédéric Valletoux.

Le signe d'une hésitation ? "Même des hauts gradés" d'Horizons ont été surpris par la position formulée par leur patron, affirme un ministre.

Le président du parti Horizons Paul Christophe, le 14 octobre 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris
Le président du parti Horizons Paul Christophe, le 14 octobre 2025 à l'Assemblée nationale, à Paris ( Thomas SAMSON / AFP/Archives )

"Je ne comprends plus Édouard Philippe (...) Et, quand j'écoute les députés Horizons, je ne suis pas certaine que je sois seule à ne plus le comprendre", a cinglé l'ancienne ministre et députée Renaissance Agnès Pannier-Runacher.

Selon des sources concordantes, le président des députés Horizons, Paul Christophe, avait laissé entendre que son groupe pourrait approuver le PLFSS.

Vendredi, lors du vote de la partie recettes, sur les 34 députés que compte le groupe Horizons et apparentés, 19 ont pris part au vote. Et quatre ont approuvé le texte, à rebours de la ligne du parti.

Ceux qui rééditeront un vote positif lors du vote global "devront se poser la question de leur appartenance à Horizons", avertit un proche d’Édouard Philippe.

-"Cohérence"-

Candidat déclaré à l'Elysée, le maire du Havre avait déjà suscité un flot de critiques après son appel à une démission "ordonnée" d'Emmanuel Macron et à la tenue d'une élection présidentielle anticipée.

"Peut-être l'ai-je dit trop brutalement", a-t-il concédé lundi, après avoir récemment estimé qu'il ne devait "rien" au président qui l'a nommé à Matignon en 2017.

Mais sa position sur le budget de la Sécu a remis une pièce dans la machine.

"Le fait qu'il fasse un pas de côté comme ça, ne pas être capable de mettre ses ambitions personnelles de côté pendant quelque temps, pour moi, ça le discrédite", juge une ministre qui lui est pourtant favorable.

"Qu'il arrête de régler ses comptes avec Emmanuel Macron", a lancé Xavier Bertrand (LR), pour qui Édouard Philippe cherche à "accélérer le calendrier électoral".

Le président de la République Emmanuel Macron (G) et le patron du parti Horizons Edouard Philippe, le 12 septembre 2024 au Havre
Le président de la République Emmanuel Macron (G) et le patron du parti Horizons Edouard Philippe, le 12 septembre 2024 au Havre ( Benoit Tessier / POOL/AFP/Archives )

"Je suis dubitatif sur l'idée d'incarner le créneau du désordre quand son électorat potentiel est très attaché à l'ordre", glisse un proche du président.

Des critiques balayées au nom de la "cohérence" du parti. "Il y aurait quelque chose d'assez surprenant à ce que l'on rende les 34 députés Horizons responsables du vote des 577 députés de l’Assemblée", rétorque le secrétaire général d'Horizons, Christophe Béchu.

La sortie du maire du Havre a aussi ses défenseurs. "A la fin, pour quelqu'un qui est candidat à l'élection présidentielle, ça va être compliqué d'expliquer la situation des finances publiques", souligne une députée Renaissance.

"Édouard Philippe ne veut pas être le porteur du bilan de Macron", abonde un ancien ministre pour qui le président d'Horizons veut être "celui qui a dit non à la suspension de la réforme des retraites".

Dimanche, le secrétaire général délégué d'Horizons Pierre-Yves Bournazel a appelé Sébastien Lecornu à actionner le 49.3. Ainsi, "il se placerait dans une position bien plus simple" mais "c'est sa responsabilité de le faire ou de ne pas le faire", a déclaré M. Philippe lundi soir.

Le candidat à Élysée a par ailleurs évoqué une modification de la politique familiale pour une application "dès le premier enfant". Il s'est aussi dit favorable à la création d'un "état d'urgence narco" pour déployer des moyens "dérogatoires au droit commun" pour lutter contre le narcotrafic.

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